Les comptes de Colombes en 2009

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Le "compte administratif" est l'équivalent du "bilan" annuel de la gestion de la ville. CElui de 2009 a été présenté au dernier conseil municipal. C'est une étape importante de la vie de la commune car les chiffres sont désormais publics et incontestables.

 

Voici le texte de mon intervention

 

"Il y a plusieurs niveaux de lectures du compte administratifs 2009.

1-    Le premier niveau est celui des comparaisons avec des communes supposées similaires. Vous venez de le faire et il semble élogieux pour Colombes. Malheureusement, vous avez changé la base de comparaison entre 2009 et 2010 et si on reprend vos points de comparaisons de l’an dernier, c’est beaucoup moins élogieux ! Un des moyens de ne plus avoir de fièvre, c’est, on le sait bien, de changer la graduation du thermomètre

 

2-    En grande masse, le Compte administratif ne présente pas grand chose de nouveau par rapport au Compte administratif 2008 :

a.     Les dépenses de fonctionnement progressent de 4,6 %, un peu plus vite que les recettes (+4,2)

b.    Mais les dépenses de personnel ne progressent que de +3 %, ce qui constitue une réelle maîtrise, même si je redis que le poids dans le total des dépenses est élevé et qu’il faudrait avoir le courage de s’attaquer à cette question. Je note avec satisfaction que vous vous appliquez à vous-même la rigueur que je prône puisque les dépenses d’indemnités de fonction et les frais de mission des maires et maires adjoints sont en baisse de 1,4 %. C’est modeste mais c’est un bon début. Si on applique ce taux à 116 M € de dépenses, vous auriez économisez 1,6 M € !

c.     La section d’investissement est en retrait de 3,6 % mais, là il y a un point important, les dépenses d’équipement réalisées passent de 35,9 M € à 27,5 M en 2008, soit 8 M de travaux en moins, pourtant budgétés.

d.    Le niveau d’épargne est correct ainsi que la capacité de désendettement. Je précise que si seule cette partie de mon intervention est reprise dans mosaïque, comme ce fut le cas lors du vote du budget 2010, j’estimerai qu’on a trahi ma pensée… en effet

 

3-    En rentrant dans le détail, un certains nombres de chiffres méritent explication :

a.     Globalement le compte « achats » progresse de 5,8 %, soit beaucoup plus que l’inflation

b.    Le compte « services extérieur » de + 6,8 % malgré une nouvelle baisse des assurances

c.      au compte « autres services extérieurs » on notera l’inflation des « divers » : de 375 k € à 506 k € et, avec le sourire, l’explosion des dépenses de publicité et annonces, du fait du doublement du coût des publications : 98.000 € en 2008 ; 190.000 € en 2009. Je ne pense pas avoir entendu ce soir le sempiternel satisfecit sur la suppression de la soirée de vœu aux personnalités…

d.    Le poste de charges exceptionnelles est gonflé par 937.000 € d’amendes…  (le contentieux sur la gestion des marchés ?) et les produits exceptionnels bénéficient d’un mystérieux « divers » de plus d’1 M €. S’agit-il du don ?

 

4-    Plus sérieusement, ce qui me frappe dans ce compte administratif c’est, une fois de plus, le décalage entre la prévision et la réalisation et les conséquences « mécaniques » et parfois totalement irréalistes qui en découlent :

·       Si on regarde de 2007 à 2009 les écarts entre budget primitif et compte administratif, on constate que :

o   Les recettes sont systématiquement sous évaluées et que les dépenses sont toujours sous-évaluées

o   Du coup, le résultat est faussé et le débat sur le financement des investissements et sur la fiscalité part sur de mauvaises bases

o   Je prends un exemple : tous les ans vous nous dites le FSRIF est à risque, Colombes va sortir du dispositif. C’est vrai, mais chaque année les notifications infirment la programmation. Ainsi pour 2010 la somme notifiée est de 2,8 M €, soit 1 M € de plus que ce qui est prévu au budget

o   La même chose sur les « rôles supplémentaires », toujours estimés bien en deça du perçu : 2,2 M € de plus en 2009

 

o   En matière  budgétaire la prudence est nécessaire, mais pas au point de venir heurter l’ide de sincérité budgétaire. Surtout quand des efforts importants sont demandés aux Colombiens sur la fiscalité locale.

o   Je terminerai avec l’investissement : on a un taux de consommation des crédits d’équipement de 76 % par rapport au BP 2009 mais de 50 % par rapport au BP 2009 PLUS REPORTS. On reporte cette année 17,9 M € de crédits non consommés, ce qui porte le montant total des investissements 2010 à 60 M €. Cela n’a aucun sens. On sait parfaitement qu’on n’est pas techniquement capable d’investir plus de 30, peut être 35 M €.

o   En d’autres termes, on demande un effort fiscal aux Colombiens pour assurer un autofinancement… qui n’est pas nécessaire

 

Concrètement, je propose que la programmation budgétaire soit, à l’avenir, faite sur la base du compte administratif et non plus de Budget primitif à budget primitif. On y verrait beaucoup plus clair et la sincérité y gagnerait."

Publié dans Conseils municipaux

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R
<br /> <br /> Merci Mr. Trupin pour avoir su rendre digeste ce monceau de chiffres indigestes. Ce que je retiens, c'est que les dépense de communication explosent avec une augmentation de +100 000 euros<br /> (l'agenda 21 ? les blogs bidon ? les affiches à gogo ?) entre 2008 et 2009, mais surtout comme vous le pointez fort justement une part trop importante du budget qui sert à couvrir les dépenses de<br /> personnel en nombre trop important. Je crois savoir que vous êtes expert en comptabilité publique. Bravo ! Continuez !<br /> <br /> <br /> <br />
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