video surveillance (suite)
En complément à l’article précédent, voici le texte de mon intervention au conseil :
Monsieur le maire, chers collègues,
M’exprimant le dernier et puisqu’il est presque 23 heures et que nous en sommes à la délibération n° 2, je ne rentrerai pas dans la bataille de chiffres, même si je voudrais faire remarquer à M. Gautier que si M. Frager s’est trompé, c’est dans l’autre sens : il annonce 3 % de faits repérés. Si on s’en tient à la violence de proximité, on est à moins de 1 % !
Cette délibération est un piège, monsieur le maire.
Qui peut être contre l’amélioration de la sécurité des Colombiens ?
Qui pourra vous reprocher ensuite de ne pas vous y consacrer pleinement ?
Je prends le risque d’essayer de déjouer ce piège.
Je rappellerai d’abord quelques faits :
1. Colombes était et reste une plaque tournante du trafic de drogue en région parisienne ;
2. Des phénomènes nouveaux de violence se développent, notamment les bandes organisées ;
3. L’État se désengage (quasiment à concurrence de l’engagement communal)
4. Le sentiment d’insécurité progresse dans la population. Je sais bien que les statistiques officielles disent l’inverse, mais nous savons tous qu’en ce domaine, la perception est ce qui importe le plus et vous savez ce que je pense des chiffres officiels !
Dans ce contexte, faire voter une délibération sur la rénovation de la vidéosurveillance est une réponse tronquée, et donc inacceptable.
Avec trois objectifs :
1. Déterminer une politique de sécurité réaliste, en fonction des besoins exprimés.
2. Définir quels moyens la ville veut consacrer à sa sécurité (et donc, quelles autres politiques elle financera moins). Si on veut plus de police, veut-on moins de culture, moins d’espaces verts, moins de social, etc. ?
3. Arbitrer entre les moyens, en fonction de leur efficacité relative. Le budget que vous allez consacrer à la remise en état d’un matériel coûteux, correspond à combien de policiers municipaux que nous n’embaucherons pas, faute de moyens ?
Voila ce qu’il faudrait faire. Vous nous proposez de voter oui/non ; en noir ou en blanc, sur une pièce du puzzle sans connaitre le tableau global. C’est inacceptable et dangereux.
Et puisque nous ne faisons pas ce débat, laissez-moi vous rappeler ce que nous avons toujours défendu :
1. La sécurité des personnes est fondamentale.
2. Elle passe par l’îlotage, la police de proximité et d’une manière générale de la présence. Pour donner confiance, pour qu’il n’y ait pas de zones de non-droit, pour troubler les petits trafics, pour mettre un terme aux troubles de voisinage
3. Les caméras ne servent pas cet objectif. D’abord parce qu’il en faudrait le triple ou le quadruple et ce n’est pas forcément la ville dont nous rêvons, et pour une raison simple : nous n’avons pas la capacité d’intervention derrière. À supposer que les opérateurs soient capables, plus nombreux, mieux formés… de visionner 60, demain 80 ou 120 caméras, a-t-on les voitures de police prêtes à intervenir ? NON. En tous cas, pas tant qu’on n’aura pas fait des choix budgétaires de doubler les crédits de la sécurité….
Pour toutes ces raisons, nous voterons contre cette délibération.