L’arrivée : le débat sur la sécurité

Publié le par l. Trupin

Soyons sérieux, ce ne fut ni le dernier point du conseil (je ne sais pas pourquoi, ce « débat organisé » était inséré au tiers des délibérations », ni le « point d’orgue » intellectuel du conseil. C’ets donc un peu par provocation que je le place en exergue …

Sur le principe, je suis tout à fait « pour » l’idée de débattre de sujets d’intérêt communaux en conseil municipal. Peut-être même que c’est à ça qu’il sert, d’ailleurs ;-)  J’avais déjà fait lors de conseils précédents, des demandes de débat de fond sur l’urbanisme, les finances publiques, les projets ANRU… alors pourquoi ne pas commencer par la sécurité ?

Sur la manière dont ce débat a été conduit, je m’interroge : toutes les interventions de la majorité étaient « léchées », pesées au trébuchet des sensibilités internes à chaque groupe, bien argumentées sur la base du rapport de M. PIQUEMAL (un ancien très haut gradé semble-t-il)… Au contraire, côté opposition, nous avons eu le rapport trois jours avant la séance (il est daté de septembre), nous avons appris lors du conseil, de la bouche du maire, que le prochain journal « mosaïque » reproduirait les interventions lors du débat… La meilleure solution eut été de reporter ce débat. L’agenda du conseil était déjà bien chargé et on aurait ainsi donné le temps à tous les groupes de se préparer. Le maire a refusé. Sans faire de procès d’intention, je crois que l’enjeu pour lui est budgétaire : il s’agit, à travers ce rapport et ce débat, de faire la preuve que la police municipale ne sert à rien, de manière à en faire la source de financement de ses projets électoraux. Mais n’anticipons pas…

Que dit le rapport PIQUEMAL ?  La police municipale est dans un sale état :

·         Effectifs exsangues : seulement 26 des 50 emplois budgétaires sont pourvus ; depuis 2002 le « turnover » est important. Le besoin en recrutement est énorme.

·         Les policiers ont souffert de lacunes dans la définition de leur mission et d’encadrement, qui ont conduit à des excès non sanctionnés. Le besoin en formation est énorme.

·         Il n’y a ni enregistrement des appels téléphoniques entrants, ni rapports quotidiens d’activités… bref, rien qui puisse permettre de mesurer l’utilité du service. Le besoin en outil de mesure est énorme

·         Il faut réécrire la convention avec la police nationale. Le besoin de coordination est énorme

·         La vidéo surveillance ne fonctionne qu’à moitié ; il faut acheter de nouveaux gilets pare-balles… les besoins d’investissement sont énormes

Bref, une succession d’énormités ! Franchement, nos pires cauchemar sur la police municipale sont dépassés… on se demande comment on a pu vivre  avec une PM dans cet état pendant si longtemps…

Mais attendez, la nouvelle municipalité va faire quoi ? A part désarmer la police municipale ? Décision politique s’il en est, vertement critiquée par la droite, mais, franchement –et même si je persiste à dire que cette décision était symboliquement mauvaise- le débat est ailleurs maintenant.  Julien Gautier, conseiller municipal délégué à la sécurité,  l’a annoncé avec beaucoup d’emphase : il va :

-          Relancer les comités locaux de prévention de la délinquance

-          Revitaliser la « maison du droit »

A part ça, on ne peut qu’être d’accord pour avoir des installations qui fonctionne, un personnel motivé, un encadrement de qualité, des missions claires et une répartition des rôles explicite avec la police nationale !

Mais il manquait à ce débat deux choses importantes :

·         Des éléments de coûts : combien coûte l’ensemble (personnel, matériels, locaux…) ?

·         A quoi sert une police municipale ? Personnellement, je pense qu’elle n’a pas vocation à tout faire : lutter contre le trafic de drogue à Colombes, qui est une vraie « plaque tournante » de l’approvisionnement en région parisienne, c’est le travail de la police nationale. La PM doit être une police de proximité, proche des gens, dans les quartiers qui en ont le plus besoin.
j’ai suggéré qu’elle soit délocalisée au Petit Colombes et aux Fossés Jean. Le maire m’a répondu qu’un local mixte (police municipale / police nationale) allait s’ouvrir place Aragon. Parfait. C’est du concret. Pour le reste, le maire va créer une commission « extra municipale » (voir ce mot) ouverte à toutes les sensibilités politiques.

En d’autres termes, ce débat, fastidieux, n’était qu’un prélude… attendons les actes alors !

Publié dans Conseils municipaux

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A
La Police municipale est un point pivot pour Mr Sarre. Au bout de neuf mois Colombes s'enfonce dans la crise, comme partout en France, au point où l'on peut lire un message de soutien des socialistes en direction de la population sur la devanture du local P.S rue d'E d'Orves. Pourtant, les colombiens attendent beaucoup de changements. Alors, la police municipale et les débats qu'elle sucite est une bonne occasion de montrer des signes de changements. Oui, nous n'avons plus ces "cow boys" armés dont  on craignait les comportements trop zélés. On se plaignait de leurs absences dans certains quartiers de la ville. Pour tuer son chien on dit qu'il a la rage, la Police municipale doit retrouver une place au sein de notre commune. Pour cela, seul un débat public , un moment de concertation avec la  population , car le conseil municipal est trop réducteur du point de vue de l'exercice démocratique, pour aboutir à des solutions acceptables. Les conseils de quartier ont un rôle à jouer.Cette question de la police municipale ne doit pas faire l'objet de joutes politiciennes. La sécurité n'est ni de droite, ni de gauche, c'est un droit constitutionnel, le droit à la sureté( constitution de 1793).Il serait intéressant d'aller voir ce que nos amis d'Argenteuuil ou d'Asnières( anciennes villes de droite) ont arrêté comme décision à propos de leur police municipale.
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D
Bonjour Laurent,Je suis heureux de lire tes 5 étapes de la première  à la dernière.Sans vouloir en faire de trop les 5 derniers textes tiennent de ce que la politique peut faire de mieux,c'est à dire s'occuper de la vie de la cité et éclairer nos concitoyens.Merci et bravo!
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