Etape 4 : bientôt la fin, on tient sur les nerfs ! Gestion de la dette ; fourrière et autres délégations de service publics ; place du 19 mars 1962

Publié le

J’ai conscience de mélanger des thèmes sans autres liens que d’avoir été traités au conseil municipal du 11 décembre et de nécessiter une prise de position forte du MoDem. Trois sujets importants, avec lesquels on ne se situe pas dans « l’immédiat » mais dans la philosophie de l’action, mais c’est important aussi qu’on « réfléchisse » dans les conseils municipaux ! Dans les trois cas, les acteurs se sont un peu dévoilés.

1-      La délibération 15 « finances et prospectives – gestion active de la dette par des instruments de couverture de risque de taux » (pour les courageux) avait été inscrite en réponse à une demande que j’avais exprimée au précédent conseil. La majorité a donc joué la transparence. Et il ne semble pas que nous ayons à souffrir de produits « toxiques » même si, évidemment, les taux variables doivent être surveillés. On retiendra de la discussion un vibrant hommage de Maurice LOBRY à la gestion de la dette de l’équipe précédente, mais ce moment de bonheur partagé allait être vite gâché par une polémique sur les investissements réalisés ou pas par l’équipe GOUETA.  Je me suis déjà exprimé en conseil sur cette question (en juin) : dire que la municipalité précédente n’a pas investi ne résiste pas à l’épreuve des faits : c’est au mieux un argument de séance, au pire l’expression d’une ignorance inquiétante !
je suis d’accord pour dire que la dette est un « instrument » et que s’endetter n’est pas « en soi » un mal… mais n’oublions pas que notre capacité d’endettement c’est notre possibilité de financer nos investissements : si nous sommes surendettés nous n’aurons plus aucune possibilité d’action. Je note (à tous les sens du terme) les paroles du maire : « je m’engage à maintenir les équilibres financiers de la commune » ! dont acte.

 

2-      Les rapports d’activité de divers délégataires de services publics

 

Fin d’année oblige, le conseil était riche en rapports d’exercice. Enfin, riche, pas vraiment car la plupart de ces documents étaient « à consulter en mairie », ce qui a provoqué un peu de grogne…

La question du stationnement dans Colombes était évoquée à travers les rapports sur la mise en fourrière (délibération 57) et le stationnement payant (56). La faiblesse voire l’inexistence de chiffres dans les documents transmis est inquiétante ! Je me demande si la question est prise au sérieux ! J’ai été le seul à intervenir pour souligner à quel point l’enlèvement des voitures ventouses posait un problème … et j’ai eu, la réponse habituelle, invariable d’une municipalité à l’autre : ‘tout va très bien madame la marquise, le délégataire fait son travail, la police municipale aussi »… désolé, je n’en crois rien. Le maire a eu une phrase malheureuse : « si vous avez des contre-exemples, appelez mon cabinet » ! chiche…
Pour les analystes, je signale quand mêle que le stationnement dans le parc sous l’hôtel de ville a baissé de 4 % cette année… il est urgent de remettre en place la gratuité de la première heure !

 

3-      La place du 19 mars 1962. Il était deux heures du matin et tout le monde avait envie d’aller se coucher, mais le thème était trop important pour qu’on l’abandonne par lassitude.

Je rappelle les épisodes précédents : dans les derniers mois de la mandature précédente, la majorité avait débaptisé la rue du 19 mars 1962 (date de signature des accords d’Evian, cessez le feu en Algérie) pour en faire la « rue des Anciens Combattants ». La gauche s’était fortement opposée à ce changement.

Au conseil de décembre, il nous était proposé de baptiser une « placette » sans nom située rue saint Denis devant l’école Maintenon, « place du 19 mars 1962 ».  Mme GOUETA et M. RAINFRAY se sont élevés contre cette proposition, insistant sur le fait que cette date n’était pas « officielle », que de nombreux morts avaient été déplorés après le cessez-le-feu… et ils ont voté contre la délibération, après un échange vif avec M. Sarkis. Le reste du groupe UMP s’est abstenu. Enfin, c’est ce que je croyais mais je vois dans le compte rendu analytique qu’ils ont voté contre ???!!! ont-ils corrigé leur vote ?

Quoi qu’il en soit, j’ai également voté contre, mais pour des raisons différentes :

·         Même si le symbole des accords d’Evian – voulus par le Général de Gaule, rappelons-le- est très fort, je conçois que cette date soit considérée par certaines associations d’Anciens Combattants comme infamante et je comprends leur combat. Il y a d’autres dates « honorées » qui symbolisent des événements que je n’ai pas envi de fêter

·         Mais on ne joue pas avec l’Histoire, et débaptiser une rue est un acte politique majeur. Je pense que débaptiser la rue du 19 mars 1962 était une erreur. Il fallait assumer ce nom, ou alors il fallait trouver des remplaçants à Henri Barbusse (communiste grand admirateur de la révolution russe, mort à Moscou en 1935), Youri Gagarine, Gabriel Péri (bon, lui il a été résistant…), Salvatore Allende…. Les noms de rue sont l’histoire d’une ville, on n’y touche pas sans conséquence !

·         Donc, la seule position courageuse de la part du nouveau maire, que j’aurais soutenue,  était de redonner son nom à la rue du 19 mars 1962 ! Pas de baptiser de ce nom un vague élargissement de trottoir.  D’ailleurs, pour l’anecdote, essayer de taper « rue du 19 mars 1962 à Colombes » sur Google : vous verrez que le « nouveau » nom n’est toujours pas reconnu. Les riverains s’en plaignent…

·         En résumé, avec cette délibération, soit le maire essaie de se concilier à peu de frais les bonnes grâces des deux parties… mais il risque de perdre des deux côtés ; soit il veut vraiment honorer la fin de la guerre d’Algérie… mais alors pourquoi a-t-il été absent des cérémonies marquant la journée nationale d’hommage aux morts pour la France de la guerre d’Algérie, instituée le 5 décembre depuis 2003 ?
Je sais que ma position est dure… mais j’ai pu constater de réelles marques de sympathie après le conseil, ce qui prouve que l’option « mi-chèvre mi-chou » ne ravit pas tout le monde…

Publié dans Conseils municipaux

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
As-tu une idée sur la façon dont sera financée le manque-à-gagner ? par une suppression de la police municipale ? par une augmentation des impôts locaux ? 
Répondre
C
j'allais oublier : merci encore Laurent pour les CR des CM...dis-moi c'est pas reposant d'être conseiller municipal d'opposition...c'est quand même pas plus fatigant que d'être Maire, dis-moi? tu n'es pas prêt de te reposer, crois-moi!
Répondre
C
tu as raison Laurent, "le sujet est trop important pour qu'on l'abandonne par lassitude"...dommage ,qu'il n'ait été abordé qu'à 2h du matin...mais peut-être pourrait-il être l'objet enfin d'un débat citoyen dans notre ville tel que celui organisé récemment sur le "droit de vote des étrangers". Evidemment, la question est douloureusepour tous les anciens combattants de la guerre d'Algérie et leurs familles ...et malheureusement presque toujours politiquement incorrecte. Débaptiser la rue du "19 mars 1962" était une bien belle "connerie" car cette date officielle du "cessez le feu" fut un soulagement pour tous les combattants de l'armée française, des combattants algériens et  leurs familles respectives  et elle mérite d'être commémorée... mais...mais...faut-il pour autant laisser dans l'oubli ces milliers de harkis et leurs familles, de pieds noirs massacrés après le 19 mars 1962...délaissés par la France...je sens que je piétinne un terrain miné! il y a bien la date du 5 décembre 2002, comme tu le rappelles Laurent, instituée  par Chirac le jour de l'inauguration, quai Branly, d'un Mémorial , comme "journée nationale d'hommage aux morts pour la France dans les combats d'Afrique du Nord (Algérie, Maroc et Tunisie)...mais cette date n'est pas une date historique mais celle de l'inauguration d'un monument...rappelons également que le Maroc et la Tunisie ne sont pas concernés par les Accords d'Evian du 18 mars 1962...j'avoue que je ne sais pas qu'elle serait la plus humaine des décisions...et de surcroit politiquement correcte...il faudra bien qu'un jour la France réponde des massacres des harkis et leurs familles après la dite fin des hostilités...je trouve bien entendu tout à fait légitime que la FNACA commémore le 19 mars 1962...mais que seule la gauche  à Colombes soit présente à cette commémoration me dépasse évidemment...que cette date n'ait pas été  officialisée sous Mitterand me dépasserait également si je n'en devinait pas les enjeux historiques... alors quid des changements de noms de rues ? : oui laurent, il aurait été plus courageux pour la majorité de rebaptiser "rue du 19 mars 1962"  la "rue des anciens combattants" (qui d'ailleurs n'existe toujours pas officiellement sur les plans, mappy, GPS...comme quoi ce n'est pas  que symbolique) au risque de raviver des hostilités...et pourquoi pas "rue des Accords d'Evian" et trouver un autre nom pour cette placette près de l'école Maintenon...à la mémoire des victimes civils de la guerre d'Algérie (terrain plus que miné!!).c'est pourquoi cette question ne doit pas se restreindre à des changements de noms de rues ni  à un vote au CM à 2h du matin...pas plus être l'objet de passages à l'acte par esprit de revanche...toutes tendances politiques confondus...alors qu'elle aurait été la plus sage décision? je pense effectivement comme toi Charles que le choix du 19 mars 1962 est électoralement plus payant mais je doute que notre Maire ne soit animé que par cette question...le 19 mars 1962 doit de toute façon être commémoré...seulement ne serait-il pas enfermé dans cette logique de gauche qui veut que celui qui commémore le 19 mars 1962 ne peut honorer la mémoire des harkis et leurs familles massacrés après cette date...ces deux positions ne sont pas incompatibles...et seuls les extrêmistes refusent le 19 mars 1962...et bien entendu, Laurent n'est pas de ceux là même si le vote "contre" du MoDem peut porter à confusion...il est nécessaire de le rappeler.
Répondre
A
Le 19 mars 1962 est une date cléf de la guerre d'Algérie. Les relations entre la France et l'Algérie sont régies par les accords d'Evian. Cessez le feu ou nom, on se souvient tous des morts après l'armistice du 11 novembre 1918 à 11h11. La violence dans une guerre est comparable à un train lancé qui poursuit sa course malgré l'arrêt des moteurs. Je pense qu'il fallait revenir à ce nom de rue qui ne se commémore pas officiellement mais dont le sens signifiait la fin du pire, pour les algériens mais aussi pour les soldats frnaçais qui faisaient une guerre perdue d'avance (politiquement car militairement, les français étaient victorieux).
Répondre
D
ça fait du bienenfin un type qui est dans l'opposition et qui nous démonte un peu le bazar du conseil municipal.Bon c'est un peu écrit stylé  t'as qu'à voir j'ai tout lu et j'ai compris.....!c'est sur si  y continu comme ça le Turpin y sera maillot jaune la fois prochaine.
Répondre