Bayrou surfe sur la crise

Publié le

Biarritz n’est pas que la capitale du surf : sous l’impulsion du sénateur maire Didier BOROTRA,  tous les deux ans a lieu un forum France – Amérique Latine.  La neuvième édition, qui s’est terminée hier, a été marquée par une présence record en provenance du bout du monde : plusieurs Présidents en exercice, des anciens Présidents prestigieux (SAMPER,     ) le prédécesseur de DSK au FMI, de RATO (je vous vois sourire…), de nombreux maires de grandes villes, des députés, des sénateurs… Côté gouvernement français, seul Jean Pierre JOUYET n’a pas annulé sa présence en dernière minute, ce qui faisait un peu étrange, mais symbolise bien la relative indifférence dans laquelle on tient le sous-continent…

Mais, pour nous consoler, nous avons eu droit à une remarquable intervention d’Alain JUPPE, frappée du coin du bon sens, et … entre Mayotte et la nuit démocrate, à la participation de François BAYROU à la table ronde sur les relations Europe / Amérique Latine dans le contexte de la crise actuelle, en compagnie du Gouverneur de l’Etat de Mexico, du Président de la région Basque (on dit « Lehendakari » pour les puristes) et l’ancien secrétaire général adjoint de l’ONU, José Antonio Ocampo

Le Président du MoDem a commencé avec un peu de « teasing », en nous relisant un passage d’un « homme d’affaires / homme d’influence, jadis étiqueté à gauche, aujourd’hui conseiller occulte de Nicolas SARKOZY », daté de quelques mois, dans lequel cette éminence soulignait la solidité des économies occidentales, la qualité de l’auto-régulation des marchés et l’impossibilité d’une crise systémique ». Bon, c’est facile mais ça fait toujours rire… (pour les curieux, j’ai cru reconnaître Alain MINC mais je peux me tromper, faut demander à François !).

Je retiens de l’exposé de BAYROU quelques idées fortes sur comment structurer l’époque qui commence :

-          Le rôle de la puissance publique est d’assurer la sécurité de la vie économique

-          Ceci peut prendre, en l’espèce plusieurs formes : mettre en place une régulation efficace des marchés financiers, lutter contre les paradis fiscaux, améliorer les règles comptables, approfondir les pouvoirs du FMI….

-          Ces réformes ne seront efficaces que dans un cadre multilatéral, au moins Européen, voire mondial

-          Mais il s’agit d’une vraie révolution, pas de transformation à la marge d’un système qui se meurt, basé sur l’accroissement des inégalités comme moteur de la croissance

-          De tels changements seront difficiles à mettre en place, il n’y a qu’à regarder les arguments opposés à l’instauration d’une régulation européenne des marchés. La volonté politique devra donc primer les réformes techniques

-          Enfin, un nouvel ordre mondial ne pourra émerger que si tous les Etats collaborent. Il serait dangereux  pour les pays les plus riches de se refermer sur leur égoïsmes et de marginaliser les pays émergents.

Ce ne sont bien entendu que quelques idées, limitées par le temps imparties et déformées par mes propres notes, mais il est assez rassurant de voir que le patron du MoDem  structure sa pensée sur les suites de la crise et qu’il le fait dans un contexte intellectuel d’ouverture au monde et non pas de repli sur soi, contrairement à ce qu’on peut entendre ici ou là dans la bouche d’autres leaders politiques.

Publié dans Politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article