Pas de poisson d’avril au conseil
Hé bien non, les élus sont restés très sérieux. Personne n’a collé un dessin de poisson dans le dos du Maire, aucun n’a osé la blague débile sur le projet improbable de transformation des poissons péchés à Colombes ou que sais-je...
Pourtant ça a commencé fort, avec la « Gauche Citoyenne » tractant une « lettre ouverte au conseil municipal » faisant le parallèle entre l’abolition de la peine de mort par Mitterrand en 81 et la suppression de la vidéosurveillance à Colombes, « Pour Colombes, Pour la France, Pour l’Humanité » (les Martiens n’ont pas le droit de vote). http://www.gauchecitoyenne.free.fr
Se sentant sans doute « challengé » par une telle virtuosité linguistique, Lionnel Rainfray a demandé la parole en début de conseil pour annoncer la création d’un groupe « UMP et apparentés » dans lequel siègeront les 9 élus issus de la liste de Mme Gouéta lors du premier tour des municipales. Il s’est lancé dans un véritable réquisitoire contre la gauche, dont l’excès verbal a surpris jusque dans son propre camp. On ne peut que penser au mot de Talleyrand sur les émigrés de Coblentz (excuse moi Caroline, tu n’es vraiment pas visée ! bien au contraire…) : « ils n’ont rien appris, rien oublié ». Dommage. Une occasion se perd de faire de la politique au bénéfice de tous plutôt que contre certains.
J’ai tenu a démarqué les deux élus MoDem de cette diatribe à laquelle nous ne nous associons pas. Non pas que nous soyons dans la complaisance à l’égard de la majorité municipale, mais simplement parce que nous voulons la juger sur ses actes, pas sur des a priori idéologiques passés au prisme de nos propres craintes.
Bruno Gouallou et moi ne siégeons évidemment pas dans le groupe « UMP et apparentés ». Physiquement, dans la salle du Conseil, nous sommes d’ailleurs distincts. En l’état du règlement intérieur du conseil, nous ne pouvons constituer un groupe (il faut trois élus). Nous serons donc non inscrits d’opposition et demanderons la parole chaque fois qu’un sujet exigera l’expression de la position du MoDem que nous représentons.
Le conseil était essentiellement consacré à deux sujets :
1- L’approbation des rémunérations des élus.
Si mes calculs sont exact, ça donne : pour le Maire 5.424,82 € par mois brut, pour les adjoints 2140,37 €, pour les Conseillers Municipaux Délégués 224,48 €, pour les conseillers d’opposition 99,89 € par mois.
Contrairement à ce que laissait prévoir l’intervention liminaire de son groupe, Mme Gouéta a pris la parole pour féliciter le Maire d’avoir maintenu une rémunération symbolique pour les élus de l’opposition et pour alerter sur quelques points techniques. On était clairement là plutôt dans la « transmission d’expérience » que dans l’agression !
Personne n’a jugé bon de polémiquer sur les montants ou les augmentations. Après tout, est-ce choquant qu’un maire adjoint qui exerce un plein temps ou un « gros mi-temps » au bénéfice de la commune soit correctement indemnisé ? Tout juste peut on s’interroger sur le fait que tous les conseillers de la majorité soient « délégués ». Je m’en suis étonné, car pour moi la notion de délégation est liée à un projet spécifique, que l’on confie à un conseiller municipal pour aider le maire adjoint concerné. Le Maire m’a répondu qu’il s’était placé dans la continuité de la campagne, à l’occasion de laquelle tous les futurs élus de sa liste s’étaient investis sur des sujets précis. Nous verrons si, en effet, ces délégations correspondent à de véritables compétences et à un véritable investissement ou à un éparpillement des responsabilités dans une logique politicienne.
2- Composition des commissions municipales et représentation de la commune dans différentes instances.
Il faut distinguer les deux cas :
a. Les commissions municipales : le Maire a respecté son engagement d’augmenter la représentation de l’opposition, qui passe de deux à trois élus sur 10. Nous nous étions préalablement mis d’accord et le MoDem siégera donc aux commissions :
· Finances, budget, affaires générales, affaires économiques (Laurent Trupin)
· Urbanisme, travaux, voirie (Bruno Gouallou)
· Environnement, cadre de vie, écologie (Bruno Gouallou)
· Affaires scolaires, péri-scolaires, sports, jeunesse (Laurent Trupin)
Cet accord préalable a permis d’alléger la procédure de vote puisque les noms des heureux élus, de la majorité et de l’opposition avaient été transmis avant le conseil, donc intégré dans les documents projetés et séance et les votes ont pu avoir lieu « à mains levées ».
b. La représentation de la commune en diverses instances :
· La plupart n’ont pas posé de problème. L’opposition est représentée à la Commission d’appel d’offres (c’est une obligation légale) et huit autres instances.
Contrairement au groupe UMP qui n’a pas pris part au vote pour l’élection des représentants dans les instances dans lesquelles l’opposition n’est pas représentée, nous avons choisis de participer au scrutin.
Nous avons voté « pour » dans quasiment toutes les délibérations. En effet, dans la majorité des cas, il s’agit d’organismes dans lesquels Colombes n’a qu’un représentant. Il est légitime qu’il soit choisi par la majorité municipale. De plus considérons que la personne en question ne représente pas la majorité politique municipale mais la ville de Colombes dans son ensemble ! En tant qu’élus nous sommes concernés par cette nomination et nous nous devons donc de prendre part au vote.
· Le cas du syndicat des eaux de la presqu’île de Gennevilliers est particulier : en effet, il s’agissait d’élire deux titulaires et trois suppléants représentant Colombes. Je pense que sur les cinq ; un aurait pu être laissé à l’opposition. J’en avais fait la proposition qui a été écartée, du fait du caractère « stratégique » de ce syndicat. Je le regrette. Nous nous sommes donc abstenus sur cette délibération
· Enfin, la désignation des représentants au syndicat mixte Yves du Manoir a donné lieu à une suspension de séance. Il fallait désigner deux titulaires et deux suppléants, à parité majorité / opposition. J’avais indiqué de longue date à Mme Gouéta et au Maire que je souhaitais m’investir dans cette instance, compte tenu de l’importance stratégique de la rénovation du stade pour l’avenir de Colombes. C’est le seul organisme dans lequel les élus MoDem demandaient à être représentés. L’UMP est déjà présente à travers le Conseil Général. Avant le conseil, l’UMP était divisée sur l’opportunité de nous laisser le poste de suppléant et avait finalement opté pour un « ticket » 100 % ump. J’ai donc fait acte de candidature en séance, avec Bruno Gouallou comme suppléant et en demandant un vote à bulletins secrets pour départager les candidats de l’opposition. L’UMP a alors demandé une suspension de séance et nous avons pu présenter une candidature unique, Arnold Bauer titulaire, Laurent Trupin suppléant. Je rappelle que les suppléants peuvent assister aux séances et ont le même niveau d’information que les titulaires, même s’ils ne prennent pas part aux votes. Nous avons accepté et la délibération a été adoptée à l'unanimité.
Au total ce conseil municipal a permis de clarifier un certain nombre de chose et marque le début de l’organisation des travaux. Chacun trouve ses marques progressivement. Nous avons pu concrétiser notre souhait de participer aux commissions municipales qui nous paraissaient les plus importantes, compte tenu du choix que nous imposent nos moyens humains (! ), et nous serons en mesure de vous informer sur l’évolution du projet de rénovation du stade. C’est donc le début d’un long et dense travail de fond, pour vous rerpésenter et construire nos propositions.
… à suivre
au fait, le prochain conseil aura lieu le 15 mai et le suivant le 26 juin. j'espère pouvoir vous informer rapidement des ordres du jour et des textes concernant les principales délibérations.