Qui a peur du débat ?
Depuis plusieurs semaines, des Colombiens, sur divers blogs réclament un débat entre les têtes de liste aux futures élections municipales. J’ai été le seul à accepter cette proposition, et plus j’y réfléchis, plus je pense que c’est un exercice démocratique indispensable !
Bien sûr, on va nous dire « chacun remplira la salle de SES militants et ça sera un pugilat ». Je ne pense pas. Je fais confiance à la capacité d’écoute et de discussion des Colombiens, et a fortiori des Colombiens engagés : nous ne sommes pas dans une bataille politique, nous devons confronter des visions différentes de notre ville demain.
Ceux qui craignent cette confrontation se réfugient aussi derrière la prétendue insuffisante visibilité d’une telle manifestation, qui ne toucherait que quelques Colombiens. Je crois, au contraire, qu’avec Internet, le débat pourrait être diffusé dans tous les foyers et être regardé « en différé » par tous les Colombiens qui le souhaiteraient.
Pas fondés non plus les arguments du genre « il n’y a pas de salle » (Nous avons le Tapis Rouge, l’Avant scène, la Bodega…) ou « nous ne sommes pas prêts » (franchement, mes deux challengers sont élus depuis plus de quinze ans…) ou encore « il est trop tôt » (je rappelle qu’il ne reste que neuf semaines avant le scrutin !)…
Ne voyant pas d’objection crédible et ne pouvant penser qu’il s’agit d’un refus de dialoguer, je voudrais rassurer :
- ce débat n’est pas un concours d’éloquence : ce n’est pas parce qu’on s’exprime mal en public ou qu’on a peur de prendre la parole qu’il faut priver les Colombiens d’une possibilité de comparer les idées et les projets. Je suggère que l’animation en soit confiée à un professionnel choisi en commun ;
- ce débat n’est pas non plus un jeu télévisé : on ne va pas se poser des quizs sur l’histoire de la ville, le pourquoi des noms de rue ou le nombre de sous-marins nucléaires ! Nous allons, sur quelques thèmes prédéterminés (par exemple : l’urbanisme, le développement durable, les grands projets d’infrastructure et la démocratie locale), exprimer nos divergences et nos convergences ;
- ce débat n’est pas un « quitte ou double politique », retransmis en prime time sur TF1 et à l’occasion duquel se joueraient les élections : c’est un lieu d’échange, en public, qui n’est pas exclusif d’autres formes de campagne (tracts, affiches, réunions publiques…) et je propose que les coûts de ce débat soient également partagés entre les comptes de campagne des trois listes.
Alors ? chiche ?